A côté du sport et des jeux de société, le jeu vidéo a fait son entrée parmi les loisirs préférés des Français. Près de 70% des familles y jouent ensemble plusieurs fois par semaine pour se divertir et partager un moment de convivialité.
Pour Serge Hascoët, la nouvelle place du jeu vidéo s’explique par les évolutions dont il a fait l’objet au cours des dernières années.
La nouvelle consommation du jeu vidéo : l’analyse de Serge Hascoët
La carrière de Serge Hascoët, débutée en 1987 au sein d’Ubisoft, a connu un véritable tournant en 1995 avec la sortie du jeu Rayman, ayant provoqué un large succès au niveau mondial.
Depuis, les jeux vidéo proposés par Ubisoft ont connu de nombreuses évolutions, en raison notamment du virage éditorial initié par les équipes créatives de l’entreprise, menées par Serge Hascoët.En effet, les multiples évolutions technologiques développées ces dernières années à l’image de la 3D, du scrolling, du jeu online et de la réalité augmentée ont poussé les créatifs à explorer un nouveau champ des possibles.
Serge Hascoët raconte ainsi que des jeux dits « à monde ouvert » ont été développés avec la particularité de laisser une plus grande liberté d’action au gamer.
En effet, Serge Hascoët prend l’exemple du cinéma pour proposer un parallèle entre les deux univers : si dans un scénario cinématographique tout est écrit à l’avance, dans un jeu vidéo le joueur peut changer le cours des événements en fonction de ses choix.
Ainsi, le joueur est davantage responsabilisé et impliqué dans sa partie. Cet engagement explique que plusieurs gamers ressentent l’état de flow au cours du jeu, c’est-à-dire un niveau de satisfaction maximal.
Le jeu répondant à ce type de scénarios est notamment le troisième volet de la série Far Cry. La mise en œuvre de ces jeux implique plusieurs étapes de création indispensables menées par une « core team », c’est-à-dire les artistes, producteurs et créateurs qui s’impliquent dans le déroulement des jeux.
L’intelligence artificielle est alors un élément clé du développement d’un jeu, de même que le graphisme et le game design.
L’ensemble de ces composantes sont essentielles afin de créer un pur moment de divertissement mais aussi d’apprentissage selon Serge Hascoët.
Serge Hascoët conçoit le jeu vidéo au-delà du divertissement
Si l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a reconnu officiellement le « game disorder » en 2019 comme un trouble pouvant résulter d’une addiction aux jeux vidéo, Serge Hascoët défend une vision plus optimiste et positive du gaming.
En effet, pour l’ancien directeur créatif monde d’Ubisoft, les jeux vidéo peuvent avoir de nombreux effets positifs sur les gamer, à commencer par booster leur confiance en eux et leur détermination.
Au cours d’une partie, le joueur est effectivement poussé à se dépasser afin de franchir les obstacles qu’il rencontre et terminer la partie.Par ailleurs, si la sédentarité est souvent énoncée comme un danger lié à la pratique du gaming, Serge Hascoët souligne que certains des jeux proposés incitent justement à l’activité physique, tel que Just Dance.
De plus, les synergies qui ont été menées entre le jeu vidéo et d’autres univers à l’image des neurosciences et des sciences cognitives peuvent apparaître comme une solution face à de plusieurs difficultés, tels que les troubles scolaires liés à la dyslexie.
Enfin, les jeux vidéo peuvent également être un moyen d’accès à l’information, à travers une vulgarisation des données. Cela a notamment été le but du partenariat mené entre Ubisoft et l’École Polytechnique dont Serge Hascoët était l’un des représentants.
Dans ce cadre, il s’agissait de mettre en place un cercle vertueux entre les deux domaines afin que chacun bénéficie des enseignements de l’autre et en tire une expérience positive.