Ancien directeur créatif chez Ubisoft, Serge Hascoët a participé à la conception de nombreux jeux vidéo de Rayman sorti en 1995 à Far Cry, Watch Dog ou Assassin’s Creed.
Le succès de ces jeux vidéo a été rendu possible par l’expérience et l’univers qui sont proposés au joueur.
De nouveaux défis interviennent aujourd’hui dans la création des jeux, notamment en termes d’accessibilité.
Concevoir le jeu vidéo au-delà de l’amusement : un défi selon Serge Hascoët
Les jeux vidéo sont considérés de façon collective comme un moyen de se divertir et de s’amuser.
Toutefois, Serge Hascoët rappelle qu’ils possèdent de nombreux bénéfices, à la fois sur la santé mais également en termes de lien et d’interaction sociale.
La place du jeu vidéo dans la société aujourd’hui oblige à reconsidérer son rôle et à s’engager sur des thématiques actuelles.
Dans cette perspective, certains jeux sont aujourd’hui élaborés non pas dans un objectif de divertissement mais bien dans un but thérapeutique. Par exemple, le jeu « Mila » a été pensé comme un outil destiné à améliorer les capacités de lecture des enfants afin d’être « anti-dyslexie ».
En s’appuyant sur un univers musical destiné à solliciter leurs facultés cognitives le jeu apparaît comme un outil complémentaire des traitements traditionnels, sous une forme plus ludique et pédagogique.
Dans cette perspective, les fondateurs du jeu « Mila » envisagent même de le faire rembourser par la sécurité sociale.
De plus, Serge Hascoët souligne que des défis, en termes d’accessibilité aux jeux, sont à relever.
Serge Hascoët souligne le défi de l’accessibilité pour les jeux vidéo
Depuis plusieurs années déjà, l’industrie vidéoludique fait face aux problématiques d’accessibilité afin de permettre à tous les publics de pouvoir jouer.
L’industrie est en éveil face à ce défi et c’est Ubisoft qui avait d’ailleurs fait le premier pas note Serge Hascoët.
En 2018, l’entreprise avait en effet proposé le sous-titrage du jeu Assassin’s Creed et 60% des joueurs avaient alors fait le choix de les activer.
En 2019, alors qu’Ubisoft active les sous-titres de manière automatique, seulement 5% des joueurs font le choix de les désactiver. Les enjeux de l’accessibilité des jeux s’étendent alors même plus largement et ne concernent pas que les personnes sourdes et malentendantes.
D’autres groupes font également des pas vers davantage de facilité comme Xbox et Sony qui permettent aux joueurs de rechercher des jeux dans leur store en fonction de leurs critères d’accessibilité.
Par ailleurs, le studio Naughty Boy a été primé lors des Game Awards pour son jeu « The Last of us part II » qui ne proposait pas moins de soixante fonctions d’accessibilité, parmi lesquelles la possibilité d’adapter le niveau de difficulté de la partie. Ces adaptations permettent aux joueurs en situation de handicap de prendre part aux jeux stratégiques au même titre que tous les autres joueurs.
Enfin, il faut souligner qu’en 2021, Electronic Arts, le développeur et producteur mondial de jeux vidéo, a rendu ses brevets propres à l’accessibilité libres d’accès et gratuits.
Si tous les jeux ne pourront pas proposer ses fonctionnalités, l’industrie fait des efforts dans cette direction selon Serge Hascoët.