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Les jeux vidéo peuvent-ils nous apprendre l’histoire ? Serge Hascoët nous répond

Le débat a déjà été soulevé à plusieurs reprises mais la question continue de susciter des réactions de tous bords : les jeux vidéo peuvent-ils être un moyen d’apprentissage de l’histoire ?

Serge Hascoët, directeur créatif pendant de nombreuses années, a notamment participé à la création du jeu « Assassin’s Creed », majoritairement mentionné comme exemple dans ce débat.

Serge Hascoët : le jeu vidéo comme fiction au service de l’histoire

Les jeux vidéo peuvent incontestablement être considérés comme des outils de transmission de l’histoire et du patrimoine.

En effet, l’industrie vidéoludique, désormais la plus importante dans le domaine du divertissement devant la musique et le cinéma, représente une porte d’entrée sur l’histoire.

Un jeu comme « Assassin’s Creed » par exemple, permet d’aborder des périodes telles que l’Antiquité et la Révolution, d’autant plus qu’ils sont conçus avec une expertise historique souligne Serge Hascoët.

En effet, afin de permettre la reproduction de certains lieux et ambiances de façon exacte, Serge Hascoët rappelle qu’Ubisoft mobilise des experts historiques chargés d’être le plus proches de la réalité possible.
 La conception d’un jeu implique ainsi un travail de plusieurs années, uniquement sur la partie historique.

Même si certains jeux ont pu essuyer des critiques sur leur véracité historique, la fiction permet de susciter l’intérêt et la curiosité des joueurs et peut leur donner envie d’approfondir certains sujets.

Dans le cadre scolaire, les jeux vidéo sont de plus en plus utilisés comme supports pédagogiques. Ubisoft avait d’ailleurs mis en place des « Discovery tour » destinés aux élèves pour les plonger dans un univers immersif historique proposant des informations fiables et sans violence.

Au-delà du cadre scolaire, Serge Hascoët souligne que les jeux vidéo peuvent également être perçus comme un moyen de redécouverte et de valorisation du patrimoine.

Certaines scènes de l’histoire servent de supports aux jeux selon Serge Hascoët

La transmission du patrimoine permise par les jeux vidéo analysée par Serge Hascoët

La transmission du patrimoine constitue un véritable enjeu dans les sociétés actuelles alors que 70% des sites patrimoniaux sont désormais inaccessibles au public pour des raisons de sécurité et de préservation.

Dans cette perspective, les jeux vidéo et notamment la réalité augmentée, constituent une véritable opportunité pour visiter de façon virtuelle des lieux inaccessibles ou désormais détruits.

Serge Hascoët souligne ainsi, qu’à l’aide d’un mobile ou d’un casque, les joueurs sont en mesure de renouer avec l’histoire.

Par ailleurs, le patrimoine a un rôle important dans la narration même d’un jeu puisque le décor utilisé joue un rôle fondamental dans l’appropriation du jeu par le joueur. Serge Hascoët souligne également que les monuments sont des repères pour les joueurs qui peuvent s’y référer pour comprendre et évoluer dans le jeu. Par exemple, dans « Assassin’s Creed » la flèche de la cathédrale Notre Dame est à la fois le symbole de l’histoire et un objectif à atteindre pour le joueur qui doit parvenir à escalader pour admirer la vue d’en haut.

Au niveau institutionnel également le gaming est un outil qui peut se révéler très utile comme par exemple lors du confinement avec le lancement du jeu vidéo Prisme 7 par le centre Pompidou qui a obtenu plus de 15 000 téléchargements en une semaine.

Au-delà du divertissement, le gaming se transforme en véritable outil au service du patrimoine.